Samedi 19 janvier. Acte X des manifestations des « Gilets jaunes ». Ils ont organisé un départ de la Paillade afin d sensibiliser les habitants du quartiers aux luttes sociales.
«La souffrance, c’est dans les quartiers populaires qu’elle est le plus sensible, indique Richard un « gilet jaune » de Montpellier. La volonté de s’en sortir, en dehors d’une action collective comme celle des « gilets jaunes« … on va pas y arriver. Donc, il faut qu’on soit tous ensemble ».
Richard est persuadé qu’il faut impliquer les quartiers populaires dans le mouvement. Pour la première fois, une partie du cortège des « gilets jaunes » s’est élancée de la Paillade. Une volonté délibérée des organisateurs. La décision de cette action a été prise le dimanche précédent en assemblée générale. Dans ce quartier de vingt mille habitants, les résidents s’intéressent timidement au mouvement. « Il y avait une fraternité naturelle qui devait se faire » renchérit Clotilde, une autre « gilet jaune ». Pour Philippe, « gilet jaune » également, « il y a beaucoup de gens ici qui se sentent concernés mais qui sont repliés dans leur quartier, qui sont victimes du racisme. Donc, c’est important que les « gilets jaunes » soient là aussi ». A la Paillade, comme dans d’autres quartiers, on a besoin de libérer la parole, de réfléchir à une solution pour améliorer le quotidien. Ici, les revendications ne changent pas : chômage, insécurité et rénovation urbaine sont des thématiques récurrentes.
En milieu d’après-midi, une centaine de « gilets jaunes » ont pris la direction du centre-ville pour manifester. Mais pas sûr d’avoir drainé dans leur sillage beaucoup de Pailladins.
JEAN-FABRICE TIOUCAGNA