A l’appel de plusieurs associations, une centaines de personnes ont manifesté à la Paillade leur ras-le-bol des violences policières. Ils manifestaient également en soutien à Théo, ce jeune garçon agressé lors d’une interpellation le 2 février dernier à Aulnay-Sous-Bois. On regrette, tout de même, l’absence de jeunes des quartiers populaires dans le cortège.
Les manifestants, qui pour la plupart issus des associations de Montpellier, se sont donnés rendez-vous au centre commercial Saint-Paul à la Paillade samedi 18 février. Une centaine de personnes rassemblées sur le grand parking devant les snacks. Des militants ont d’abord pris la parole pour dénoncer les violences subies par Théo, ce jeune homme de 22 ans, interpellé à Aulnay-Sous-Bois début février. Puis, ils ont dénoncé les contrôles au faciès menés constamment par la police. Le cortège de manifestants a ensuite pris la direction du Grand Mail avant de longer les voies du tramway, en passant au pied de la Tour d’Assas. Ils voulaient sensibiliser la population du quartier et surtout les jeunes. Malheureusement, aucun jeune du quartier ne s’est joint à la marche pacifique. Nous avons la triste impression que plus rien n’intéresse les habitants des cités. Eux mêmes, de toute manière, se sentent délaissés, oubliés, discriminés et « considérés comme des citoyens de seconde zone » déplorent certains habitants. « On est simplement là pour retrouver nos droits comme tout le monde et retrouver notre dignité » rappelle Sami, militant au sein de Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires. Beaucoup pensent sans aucun doute comme lui. Les violences, les discriminations de toutes sortes concernent tous les quartiers. C’est tout un travail de (re)mobilisation qui reste encore à faire pour éveiller les consciences dans les cités populaires. « Oui, surtout des jeunes mais aussi des moins jeunes. C’est une oppression. Les gens sont méprisés. A la longue, ils ont l’impression que c’est normal. Les gens se prennent des baffent. Mais c’est anormal » rajoute Sami.
La manifestation a pris fin dans le calme.
JEAN-FABRICE TIOUCAGNA