Fouzia Abdellaoui, photographe et journaliste nous propose de découvrir les Chibanis résidents de la pension de famille Fermaud-Merci à Montpellier en 35 photographies. A voir jusqu’au 30 mars 2019 à la médiathèque Victor Hugo au Mas Drevon.
C’est un travail ethnographique. Une immersion totale avec les résidents du foyer. Durant cinq ans et jusqu’en décembre 2018, Fouzia Abdellaoui s’est immiscée dans la vie des « chibanis ». «Ces personnes n’ont pas forcément l’habitude qu’on vienne leur demander quelque chose. Ce sont des personnes qui passent souvent inaperçues » avance Fouzia.«On peut même parler d’invisible » poursuit-elle. Selon la photographe, la vie de ces « chibanis » est faite «de belles choses mais aussi de souffrance et de violence ». Tous les résidents sont originaires de la Tunisie, du Maroc et d’Algérie (Berbères, Arabes, Pieds-Noirs). Ils ont laissé toute leur famille « au bled » pour s’installer en France il y a quelques années. Sans voir leurs enfants grandir. Entre Fouzia et ses « modèles » hommes et femmes, il s’est tissé une relation particulière. Une sorte de complicité. Fouzia a travaillé en Argentique pour le Noir et Blanc et en Numérique pour laCouleur. Le contraste des deux styles se complètent à merveille et montrent parfaitement leur vie au quotidien.Un atelier jardin, une pensée furtive, un regard perdu. Nous découvrons les visages de Saad, le doyen de la pension. Plus loin, celui de Martine qui vit là depuis l’ouverture du foyer. Martine est Pied-Noir par son père. Elle vécut en Algérie jusqu’à l’âge de sept ans. L’exposition quittera ensuite la médiathèque pour s’installer à la librairie Scrupule à Figuerolles du 5 avril au 6 mai.
Jean-Fabrice TIOUCAGNA