Je transmets des valeurs de respect et de tolérance. Photo Jean-Fabrice TIOUCAGNA
Cette Brésilienne de 41 ans prône la capoeira à travers le monde. Elle a su faire de cet art ancestral sa profession.
Je suis arrivée en France il y a seize ans. J’ai enseigné la capoeira pendant quinze ans au Brésil, dès l’âge de 12 ans ! Je suis la cinquième de ma génération à pratiquer ce sport. Je la porte dans mes veines ! Elle qui me fait vivre.
À l’origine, la capoeira était pratiquée par les esclaves. C’était une danse qui masquait en réalité un sport de combat. Aujourd’hui, elle est pratiquée par toutes les classes sociales. Nous avons observé un engouement mondial à la fin des années 90. La roda de capoeira est entrée au patrimoine immatériel de l’humanité en 2014 afin de la préserver de la réappropriation culturelle.
Je pratique également le Jujitsu. J’ai la ceinture rouge de Maître. J’ai gagné beaucoup de trophées. Je suis revenue à la capoeira par passion : je ne pouvais pas la trahir ! La capoeira c’est mon équilibre. Elle me donne une liberté d’expression. Je voyage à travers le monde, en Italie, à Singapour, au Portugal.
La capoeira est un milieu très machiste. En tant que femme noire issue des favelas, je pense être un exemple de réussite. Les gens me respectent et m’écoutent. Le sport dans les quartiers populaires joue un rôle fondamental pour l’estime de soi mais aussi pour l’ouverture d’esprit et la socialisation. Cela nous force à avancer. J’enseigne à l’association Senzala où je transmets des valeurs de respect et de tolérance. Il n’y a pas la place pour les discriminations.
Pour moi, la capoeira représente une grande famille.