“ Lors du premier confinement, ce printemps, nous avons fait beaucoup d’actions. On n’a pas vraiment “senti” le confinement. Du 17 mars jusqu’à fin août, nous avons, avec l’association Vivre ensemble, répondu aux besoins des habitants du secteur Gémeaux à la Paillade. Beaucoup de familles ne sortaient plus. Des gens se sont retrouvés isolés. Nous leur avons apporté un soutien psychologique. Après, nous avons distribué des colis alimentaires. Cette période de crise sanitaire est très compliquée pour tout le monde. Pendant les vacances de la Toussaint, l’association a organisé des séances de soutien scolaire. Le Centre social L’Ile aux Familles à La Paillade a mis trois salles à notre disposition. Nous avons reçu vingt-deux enfants répartis par petits groupes, accompagnés par nos cinq bénévoles.
Là, lors de ce deuxième confinement, je me sens fatiguée. Personnellement, j’ai voulu arrêter toutes nos actions. C’est impossible de continuer dans ces conditions. Je ne me sens pas soutenue. J’ai pourtant demandé des subventions auprès d’institutions de la ville de Montpellier. J’attends toujours. C’est déprimant. Ici, on accompagne cent-soixante familles : des couples avec enfants… Des femmes seules avec enfants… Sans aide, j’ai l’impression que mon travail n’est pas reconnu. Avec le Covid-19, c’est très compliqué, je le répète. Le devenir de l’association? Je ne sais pas. Pour l’instant, on s’accorde un moment de réflexion. Plusieurs projets sont en suspens. On a un groupe de femmes qui a travaillé avec des psychologues de Paris sur le thème du repli familial. On voulait faire partir des jeunes en séjour au Cap d’Agde. Peut-être après ce deuxième confinement… on voulait aussi partir avec onze femmes du quartier séjourner dans un gîte à Caux près de Pézenas (Hérault). C’est reporté… Tout ce changement est stressant. Je vois les gens. Leur mal-être, la routine, la solitude…
Malgré tout, on se protège. On essaie de rester positifs”.