Didier THERON : « je garde espoir ».

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur email
Didier THERON, chorégraphe, Pôle de Développement Chorégraphique Mosson : "Je reste positif"

Moi, je préfère rester positif. Mais évidemment, c’est très dur en ce moment, tout ce qui se passe. A cause du Covid-19, toutes nos activités avec les enfants ont été remises en question. Avant le reconfirment, nous avons eu juste le temps d’organiser un atelier. Trente gamins de la Paillade y ont participé durant les vacances de la Toussaint. Notre compagnie artistique a imaginé une nouvelle pièce intitulée Résurrection, il y a quelques mois. C’est une œuvre lumineuse qu’on avait jouée un peu avant le reconfinement. Tout est à l’arrêt pour l’instant. Ici, à la Paillade, le climat est particulier. D’une part à cause de la crise sanitaire évidemment mais aussi à cause des faits divers. Dernièrement, la fusillade du dimanche 1er novembre 2020. Les images ont choqué tout le monde. Je n’ai pas voulu voir çà. Le quartier souffre. C’est dommage, car nous faisons un travail pour attirer les gens, justement, vers notre quartier. J’espère que les politiques vont agir. On a un peu enfermé le quartier… Il faut le repenser. Améliorer certains aspects. Je trouve qu’il faut développer l’ouest montpelliérain. Travailler davantage avec les quartiers et villages alentours : Grabels, Juvignac, Saint-Georges d’Orgues, Pignan… aussi Malbosc tout près d’ici.
Nous avons, à la Paillade, une population très jeune. Il y a quelque chose à faire avec elle. Il faut désenclaver la Paillade, impliquer les familles.
Encore une fois, face à ce climat si particulier, insécurité, chômage, drogue… Les gens me paraissent sceptiques en général. Je garde tout de même espoir.
Je vois tout ce que nous pouvons faire avec notamment les enfants d’ici. J’ai encore confiance. Il est temps de renouer des liens, de refonder le quartier, car il a un vrai potentiel. Encore une fois, c’est entre les mains des politiques. J’espère que la nouvelle équipe municipalité va contribuer à sortir le quartier de son isolement. Il faudrait, je pense, travailler sur une restructuration du mas, qui comprend le pôle chorégraphique, le théâtre Jean-Vilar, la mairie annexe, la Maison pour Tous, le parc Sophie-Desmarets… Rafraîchir son architecture comme on l’avait imaginé un temps. Faire un grand ensemble culturel à la Paillade.
Petit à petit, nous repartons en avant. Notre compagnie reprend la répétition de Résurrection avec une représentation unique pour les professionnels de la culture en décembre. L’année prochaine, si çà va mieux, nous reprendrons nos projets culturels avec des tournées, des collaborations nouvelles, comme par exemple, l’arrivée de l’artiste Joël Allouche. Un batteur de jazz et compositeur kabyle. Nous lançons également un appel à projet national et international. Nous voulons inviter quatre compagnies chorégraphiques pour un travail de création.”