Eva, bénévole SOS Montpellier Ukraine : “Faire est la meilleure façon de dire”. Photo/Raphaël TCHENG
«Notre association, SOS Ukraine Montpellier, a été créée le 28 février 2022 pour venir en aide aux réfugiés ukrainiens qui fuient la guerre dans leur pays. Heureusement qu’on est une équipe, qu’on s’aide les uns et les autres. Il y a des réunions de coordinations le matin et en fin d’après-midi pour ajuster à chaque fois les informations. Nous avons dû nous organiser avec tous les bénévoles. Moi, je fais partie du groupe d’accueil et je suis psychologue pour les enfants. Nous avons des bénévoles qui parlent Ukrainien et Russe parce que tout le monde ne parle pas Anglais. On a essayé de les orienter vers différents groupes selon les besoins : groupe logement, groupe de traduction. C’est la volonté de beaucoup d’ukrainiens aussi de venir aider. Ils se sont spontanément mobilisés.
«Tout n’est pas magique»
La Mairie nous laisse les locaux. On nous a énormément aidés, le temps que la préfecture se mette en place son action. Il a fallu trouver beaucoup d’énergie du lundi au dimanche, non-stop. Quand nous avons démarré cette urgence, nous avons mis en œuvre des fiches d’hébergement pour les réfugiés. Il faut bien les loger quelque part. Et spontanément, des montpelliérains se sont proposés pour accueillir des familles. Pour l’hébergement des familles, il faut aller vérifier l’identité des accueillants, la démarche est assez conséquente. En effet, nous vérifions leur capacité financière, ils doivent être accueillants, sociables. En d’autres termes, nous vérifions toutes les données personnelles. Nous sommes en partenariat avec l’association Gammes qui nous est très utile. Elle est chargée de créer les fiches “logements” que récupérons ensuite. Parce qu’on ne peut pas tout faire. Nous essayons d’intégrer les Ukrainiens et ce n’est pas évident. Parfois, nous comprenons tout de suite ce dont ils ont besoin. Cela se lit sur leur visage qu’ils sont égarés et épuisés à cause de leur périple. Et qu’ils ont juste besoin de se reposer. Dès leur arrivée, premièrement, je leur propose une boisson chaude et de la nourriture. Deuxièmement, quand ils sont déjà bien installés, les interprètes prennent le relais pour répondre à leur besoin et les aider efficacement. Malheureusement, tout n’est pas magique, certains réfugiés doivent attendre jusqu’à dix heures pour qu’on leur trouve un logement.
Après leur installation, ils ont encore beaucoup de choses à faire au niveau de la préfecture pour les papiers. Pour avoir la protection temporaire et l’inscription à l’école pour les enfants, par exemple. C’est toute une organisation, avec les particuliers, les associations, le lycée Joffre, qui s’est mise en place. Ils ont bien joué le jeu.
Pourquoi je me suis mobilisée? Parce que je pense que c’est mon devoir comme psychologue de venir en aide et de répondre à la détresse d’ autrui. C’est important d’être acteur et éviter de juste s’informer en regardant la télévision. J’aimerai finir par la citation de José Martí, un poète cubain, “ Faire est la meilleure façon de dire » ».
Propos recueillis par Nice SHUGWERYIMANA, Mélody PAVADE et Raphaël TCHENG