Hamilcar KEILANI : “Je comprends les abstentionnistes”

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Ilkay Akyol : "Beaucoup de gens ne mangent que des pâtes" Photo/Raphaël TCHENG
Hamilcar KEILANI : “Je comprends les abstentionnistes” Photo/Raphaël TCHENG

« Je m’appelle Hamilcar, 23 ans. Je suis doctorant en biologie à l’Université Montpellier. J’étudie l’adaptation à l’aridité des rongeurs en Afrique du Sud. Je viens d’Orléans et je suis à Vert-Bois depuis cinq mois. 

Ici, on est principalement des étudiants. Il y a des aléas étant donné que le quartier est un peu pauvre : des soucis de réseaux, des problèmes avec les compteurs Linky, des propriétaires pas toujours honnêtes… 

Je n’ai pas la télévision. Je lis les médias traditionnels de type le Monde, Libération au format numérique. J’ai un abonnement en ligne à Médiapart grâce à ma fac. J’évite de parler de politique avec des gens que je ne connais pas très bien, par peur que nos opinions politiques soient trop divergentes. 

 

« Avant, je me pensais juste raisonnable et apolitique ».

 

Pour les présidentielles, je souhaite un changement de président. Je compte voter au premier tour pour un candidat de gauche. J’aimerais que la vie soit meilleure pour tout le monde et pas que pour certains. J’aimerais que la société soit plus égalitaire. La justice sociale, l’écologie et la politique étrangère sont des sujets importants. 

Je n’ai pas toujours eu ces préoccupations. Avant, je me pensais juste raisonnable et apolitique. Avec du recul, je pense que j’étais de droite par défaut. C’est en réalisant le besoin de changer les choses dans cette société que je me suis orienté vers la gauche. 

Je vais sûrement m’abstenir au second tour. Pour les dernières présidentielles, j’ai donné ma voix à Emmanuel Macron pour faire barrage au Front National. Cette fois-ci, je ne ferai pas la même erreur. Je comprends les abstentionnistes. Ce n’est pas un hasard si on les rencontre le plus chez les jeunes et/ou les classes populaires. Ce sont des gens qui sont soit déçus de la politique, soit à qui elle a été rendue inaccessible. Il n’y a pas d’offre politique qui réponde à notre demande à ce jour ».

Propos recueillis par Raphaël TCHENG / Nice SHUGWERYIMANA