José et Luis : « C’était évident que nous devenions musiciens ».

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José et Luis : "C'était évident que nous devenions musiciens". Photo/Jean-Fabrice TIOUCAGNA
José et Luis : "C'était évident que nous devenions musiciens". Photo/Jean-Fabrice TIOUCAGNA

«Nous sommes José et Luis Diaz, chanteurs, guitaristes. Nous sommes natifs de la Paillade. Nous faisons partie de ce quartier, nous sommes ancrés dans ses gènes.  Nous sommes cousins germains mais nous nous considérons comme des frères. Nos pères sont frères. Nous avons tous les deux 38 ans avec neuf mois d’écart. 

Notre famille était là au début de la Paillade, en 1968. Il y avait des vignes et peu de bâtiments. Puis, le quartier s’est agrandi. Au départ, ce n’était pas des logements sociaux mais des logements temporaires. Dans les années 70, quand la Paillade a commencé à se construire, nos aïeux ont voulu se sédentariser. Avant, ils voyageaient partout dans le monde. Ils sont originaires d’Espagne. Puis, ils sont allés en Allemagne, jusqu’aux années 70 où ils sont arrivés enfin à la Paillade pour s’y installer. Notre grand-mère habite toujours dans le même logement depuis. Nous sommes donc la troisième génération de pailladins. Trois générations d’amour, de paix, d’aire de jeux, de peines partagées. D’ailleurs, nous sommes nés là où vous avez vos locaux aujourd’hui. 

Nous avons grandi dans la musique. On chantait, on jouait de la guitare, d’autres du piano. Nous avons évolué au milieu de tout ça, c’était évident que nous devenions musiciens. Nous avons travaillé pour des groupes ensemble puis chacun de notre côté avec d’autres artistes. Et un jour, on en a eu assez d’être toujours dans l’ombre. Nous nous sommes dit : ”à partir d’aujourd’hui, c’est nous ou personne”. 

Le groupe “José et Luis” est né et nous nous sommes retrouvés au festival de Cannes deux années consécutives. Il y a eu des dates intéressantes. Nous avons joué à Monaco, à Saint-Tropez, à Paris, à Montpellier aussi. C’était magique. Nous avons envie de continuer. Même si au départ, sortir de la Paillade, c’était une partie d’angoisse. Parce qu’ici, c’était une grande aire de jeux familiale avec un jardin d’Eden et nous y étions bien. On ne voulait pas partir. Ensuite, nous avons voulu évoluer. Nous avons changé le nom du groupe. Nous l’avons appelé “SABOR MULATA” qui signifie ”Saveur métissée”. Et nous avons commencé à créer notre marmite. Nous avons joué notre première date en novembre 2020, au bar du théâtre Jean-Vilar. Nous avons même fait un clip. Cela partait du bon pied. Une tournée se préparait et puis il y a eu le confinement. Tout est tombé à l ‘eau… Ça nous a coupés dans notre élan. L’arbitre a sifflé l’arrêt des jeux… Depuis, on travaille à distance, on continue à se battre et à espérer.

Le côté positif, c’est que cela nous a permis de créer, de travailler sur des compositions. Nous avons travaillé sur le premier disque de Manuela, la gagnante de The Voice Kids 2016. Aussi, nous avons un endroit magique entre le Grau-du-Roi et Aigues-Mortes où nous avons passé des moments inoubliables, où on jouait toute l’année par plaisir. Un endroit magique, tellement magique, que nous avons voulu composer une chanson. Maintenant, on se languit un peu que tout rouvre».

Propos recueillis par Jean-Fabrice TIOUCAGNA et Célia AUGEREAU