Khaled BAKI, entraîneur depuis trente-trois ans. Photo Jean-Fabrice TIOUCAGNA
Khaled BAKI, figure emblématique dans le milieu associatif et sportif, est Président du club Montpellier Basket Mosson.
Nous sommes un tremplin en matière d’éducation. La notion a été un peu oubliée dans le quartier.
Nos jeunes basketteurs viennent d’un peu partout. Ils recherchent la mixité. Qui que tu sois, du moment où tu es à la Mosson, tu cohabites. Quand les enfants arrivent, ils voient les grands dire “bonjour” et être présents, donc ils le font aussi. La politesse est ancrée dans le principe même du club. Nous avons été les premiers à signer la charte de la laïcité avec le maire de Montpellier Michaël Delafosse. Cependant, nous ne faisons pas de politique ni de religion au sein du club. Nous sommes exigeants sur les valeurs comme l’éducation, le respect. Pour que cela marche, il faut un encadrement de qualité, du sérieux et de la formation.
Au Montpellier Basket Mosson, j’ai commencé en tant que joueur. Ensuite, j’ai entraîné et arbitré des matchs pendant trente-trois ans, jusqu’à un très haut niveau. Je suis finalement parti aux côtés des filles de Lattes comme assistant coach. A mon retour au MBM après onze ans, je me suis investi pour redynamiser la structure.
Mon rôle est de faire avancer le club, de faire en sorte que les personnes qui nous rejoignent y trouvent un sens et un équilibre. Les pailladins aiment le basket, c’est indéniable : que ce soit les tout-petits, les écoliers en primaire, les filles aussi, car le sport n’est pas que l’affaire des garçons. D’ailleurs, sur nos quatre cent licenciés actuels, un tiers sont des filles. Ici, les enfants que nous accueillons, ce sont ceux à qui on sauve la vie. Nous ne pouvons pas les laisser en errance aux pieds des immeubles! Nous avons fait une « Passerelle vers le sport » avec Ahmed Gueddari, un autre coach sportif et boxeur du quartier, pour rendre nos activités accessibles aux enfants.
Notre club est labellisé trois étoiles en tant que club formateur. Ici, nous avons tous les profils : de l’amateur à l’aspirant professionnel. Nous avons aussi de grands rêveurs qu’il faut accompagner. C’est l’équipe qui fait la réussite du club, mais c’est de plus en plus complexe avec le temps.
Il faut absolument renforcer la vie associative de proximité, recréer du lien. Un club appartient à tous ses adhérents.
Nous apportons une plus-value dans le quartier en amenant de la mixité sociale que nous ne trouvons pas dans les écoles.
Propos recueillis par Islam DEGUENOU avec Shiny HERVAIS