Laetitia MONSET: “Grâce au sport, nous pouvons nous surpasser”

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Laetitia MONSET fondatrice de l' association Montpellier Boxing Paillade entourée de Yassir, 17 ans (à gauche) et Quentin, 21 ans. (Photo Jean-Fabrice TIOUCAGNA)
Laetitia MONSET fondatrice de l' association Montpellier Boxing Paillade entourée de Yassir, 17 ans (à gauche) et Quentin, 21 ans. (Photo Jean-Fabrice TIOUCAGNA)

“ Le 8 mars 2019, j’ai fondé Montpellier Boxing Paillade à la Mosson après avoir constaté une demande en matière de sport de combat de la part des enfants. Avec Hamed Gueddari   ( boxeur et président d’un autre club) qui se trouve aux Hauts de Massane, nous nous sommes partagé le territoire. Pour le bas de la Paillade, il n’y avait rien en matière de boxe. Au début, ce n’étaient que des cours à destination des enfants. Leurs mamans  m’ont dit : “Pourquoi il n’y en aurait pas aussi pour nous?”  C’est ainsi qu’est né un créneau pour les femmes. Nous avons commencé avec une vingtaine d’adhérents. Maintenant, nous sommes à plus de 130 participants  dans différents quartiers prioritaires de Montpellier. 

Le sport porte des valeurs : le respect, la solidarité, la tolérance, la bienveillance, le dépassement de soi.  Ce n’est pas la boxe de rue. Ce n’est pas une bagarre. Aussi, je recherche la mixité sociale. Dans une salle, il y a des chômeurs, des médecins, des avocats, des garçons, des filles. 

J’aime transmettre mon savoir issu de mon parcours atypique. Aussi, il y a beaucoup d’enfants en décrochage scolaire. Le sport permet de les réinsérer dans le cursus, d’apporter un cadre et leur redonne un nouvel objectif pour réussir.  Je suis dans un milieu où il y a très peu de femmes. Il faut casser cette image de sport d’hommes/sport de femmes. La mixité c’est montrer aussi que les garçons et les filles peuvent se mélanger. C’est important dans un quartier comme la Paillade. Il faut recréer également le lien avec les anciens, être plus solidaires. Je souhaite qu’on apprenne à accepter nos différences comme une force. Les mamans ici aimeraient un lieu où se retrouver boire un café, prendre le thé. Un lieu où elles peuvent parler de leurs familles, rompre l’isolement. 

Au début, nos participantes se méfiaient des sports de combat. Puis, cela leur a permis de se défouler. A l’issue des cours, elles sont épanouies. Le sport leur permet de prendre soin d’elles également. Grâce au sport, nous pouvons nous surpasser ”. 

Propos recueillis par Jean-Fabrice TIOUCAGNA