Nezha HAMDI-ALAOUI : « Vivre ici n’était pas le plan initial »

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Nezha HAMDI-ALAOUI : "Vivre ici n'était pas le plan initial" photo Jean-Fabrice TIOUCAGNA
Nezha HAMDI-ALAOUI : "Vivre ici n'était pas le plan initial" photo Jean-Fabrice TIOUCAGNA

Je m’appelle Nezha HAMDI-ALAOUI, j’ai 40 ans, j’habite Montpellier depuis 2002 et à la Paillade sur le Grand Mail depuis 2006.

Vivre ici, n’était pas le plan initial nous avions prévu d’aller nous installer en Espagne. De passage et en vacance à Montpellier. Nous avons apprécié la ville,  j’ai saisi l’opportunité de chercher du travail. Dans les semaines qui ont suivi, j’ai eu la chance de signer un CDI dans la gestion d’une entreprise de conception et de construction écologique. On a finalement acheté à la Paillade car personne ne souhaitait nous louer en ville. Alors que mon mari et moi étions tous les deux en CDI… J’ai travaillé dans ce secteur pendant presque 12 ans puis la crise immobilière en 2014, a conduit l’entreprise à déposer le bilan. 

Du jour au lendemain, je me suis retrouvé sans activité. J’ai pensé à monter un  projet d’entreprise. Mais je me suis rapidement rendu compte que je ne voulais plus la pression au travail e t courir après le temps et l’argent.

 C’est à ce moment que j’ai commencé à découvrir mon quartier, la Paillade, que je ne connaissais pas du tout. Nous vivions une routine, on déposait les enfants à l’école, on rentrait le soir dans notre appartement dortoir. Le week-end en général, on ne restait pas dans le quartier. Pas parce qu’on ne l’aime pas mais plutôt parce qu’on ne le connaissait pas. A 34 ans, je voulais profiter pleinement de notre troisième enfant car je n’avais pas eu cette occasion avec les deux plus grands.

C’est à ce moment que j’ai découvert et apprécié la beauté de mon quartier en allant à la rencontre des associations et des habitant.e.s de la Paillade.J’y ai croisé des gens super agréables. Tous les clichés que j’avais de l’extérieur sont enfin tombés ! Moi qui avait l’habitude d’entendre les critiques des personnes qui n’y habitent pas.

Toutefois, même si je m’y sens relativement bien en tant que femme adulte, on ne peut pas ignorer les phénomènes d’insécurité liés aux fusillades répétées. C’est vrai qu’on se pose plusieurs questions vis-à-vis de nos enfants surtout.

C’est à partir de là que je me suis demandée : « Quelle valeur ajoutée je peux apporter au quartier ?” Puis, m’est venue l’idée de créer l’association Esprit Libre qui a pour but d’organiser des voyages entre femmes, enfants et familles à l’étranger. C’est en mars 2019,  pendant la journée de la femme, au centre social CAF où il avait été remis un prix à une femme du quartier. Cette expérience m’a ouvert le champ des possibles avant de l’ouvrir aux autres.

Suite  à l’arrêt des voyages pour cause de crise sanitaire, j’ai entamé un second projet de création d’une ruche et cabane à livre à la Paillade. J’ai fait une rencontre significative avec Manuella Delbecq, présidente de l’association des parents d’élèves de l’école Marc BLOCH sur les Hauts de Massane, je lui ai fait part de mon projet. On est vraiment complémentaires dans ce projet. L’Union fait la force !

J’aimerai rendre hommage à mon mari, car il me donne la possibilité de concrétiser tous ces projets au détriment parfois de la vie de famille. J’ai la chance qu’il le comprenne, qu’il y croit et pour tout ça, j’aimerais lui dire merci.

Interview Désiré AMAN