Saïda Taachi : "Avec le confinement, on voit la vrai misère".
Je m’appelle Saïda Taachi et je suis responsable de l’atelier cuisine au Secours populaire à la Paillade. Comment vit-on cette période particulière? C’est très difficile pour tout le monde. Je suis bénévole au Secours populaire et je constate que beaucoup de gens ont des problèmes. Notamment au niveau de la Caf. Ils viennent nous voir pour une aide administrative.
Aussi, nous constatons une augmentation de personnes sans papiers, de personnes sans emploi. C’est énorme. Une population qui s’est appauvrie.
Actuellement, nous recevons dans nos locaux de la Paillade des géorgiens, des albanais, des russes… Avant, nous accueillions une dizaine de familles par jour, maintenant de vingt à trente familles par jour. Nous restons ouverts une heure de plus. Il y a une longue file d’attente devant le local. Nous sommes obligés d’observer la distanciation sociale et de recevoir au compte-goutte. A cause de la crise sanitaire, nous avons même des sans-domicile-fixe. Effectivement, le Secours populaire doit continuer partiellement ses activités d’accueil pendant le confinement. Nous avons dû créer une autre plateforme au Prés d’Arènes pour répondre aux demandes d’aide.
Ce que je ressens? Je suis malheureuse pour ces gens. Là, on voit la vraie misère. C’est très difficile.
Ici, nous faisons aussi un atelier-cuisine hebdomadaire et du soutien scolaire. Tout s’est arrêté à cause du confinement. Dans le quartier, les enfants ont besoin de ce soutien. On ne peut rien faire. Nos cours de français aux femmes du quartier sont suspendus.Tout le monde est déçu…
Mais nous gardons espoir que tout cela va s’arranger. Que tout va reprendre même si pour l’instant ce n’est pas gagné.