« La crise est compliquée, mais on la vit quasi-normalement. Je suis médiatrice sociale au sein de cette association (AJPPN). Donc, je reçois beaucoup de familles en temps normal. Mais là, j’en reçois moins qu’avant. J’essaie de leur donner rendez-vous de manière espacée, c’est-à-dire que je vois une personne tous les trois quarts d’heure au moins. Les mamans que je reçois sont très vigilantes. Elles respectent la distanciation sociale. Les gens sont évidemment angoissés. Ils espèrent que cela s’arrête un jour… Que nous puissions reprendre la vie normalement comme avant. Ce que j’en pense de la situation actuellement? Ça fait peur oui… Outre le Covid-19, il y a eu la fusillade du 1er novembre 2020. Les gens ne m’en ont pas parlé plus que çà.
D’une manière générale, les personnes qui habitent les Hauts de Massane ont plutôt tempéré l’événement. Elles me disent qu’elles sont bien à la Paillade. Quand je rempli avec elles, les dossiers pour le logement, certaines familles recherchent toujours ici avant d’aller ailleurs. Il n’empêche que les parents s’inquiètent tout de même pour l’avenir de leurs enfants. Je constate qu’il y a plus de vigilance qu’avant. A l’AJPPN, nous continuons à minima nos activités. Surtout concernant le soutien scolaire. Dans notre local des Hauts de Massane, nous nous sommes réorganisés. Par exemple, quand j’arrive le matin, j’ouvre toutes les portes-fenêtres. Je désinfecte les bureaux, etc… tout ce que je touche.
Des enfants du quartier viennent plusieurs fois par semaine faire leurs devoirs. Nous avons réaménagé les salles de manière à recevoir les enfants par petits groupes. Nous prenons uniquement des enfants en grande difficulté scolaire. Les cours ont lieu tous les soirs de la semaine, sauf le mercredi.
Il est difficile de faire des projets réellement. Bien sûr, par manqué de financement. On attend des réponses… »