“Nous faisons toutes les barrières sociales et raciales”. Photo Jean-Fabrice TIOUCAGNA
Sophiane Al Khaliki est président du Montpellier Petit Bard Club depuis seize ans.
Pour ce passionné d’athlétisme, les activités sportives apportent un peu de répit et constituent un vecteur de lien social dans le quartier.
“Je travaille depuis 2007 au Montpellier Petit Bard Club. J’ai découvert ma passion pour l’athlétisme alors que je venais de commencer mes études de Droit, mais voulais déjà être professeur de sport. J’ai également obtenu l’équivalent d’un bac +3 en STAPS par une validation d’acquis. Cette double casquette me permet de gérer les tâches administratives et juridiques, en plus des cours de sport.
Le vivre ensemble, c’est la valeur que je défends avant tout. Avec le sport, nous partageons une passion et des émotions communes. Nous nous rendons rapidement compte que l’autre n’est pas si différent de nous, quand nous faisons tomber toutes les barrières sociales et raciales.
Une fois par an, nous organisons une grande course dans les rues du Petit Bard où les parents participent avec leurs enfants en bas âge. Nous proposons aussi un cours de cardio-fitness pour les femmes du quartier.
Grâce à l’athlétisme, les jeunes des quartiers populaires ont d’autres perspectives.
Nous avons repéré, par exemple, Hamid Oualich, athlète devenu salarié du Montpellier Petit Bard Club. Ainsi qu’Athina Bouakira, une avocate de 30 ans que nous entraînons.
Par ailleurs, cela me tient à cœur de donner des cours d’athlétisme dans la prison de Villeneuve-lès-Maguelone. J’entraîne un groupe d’hommes de 50 à 60 ans. Ainsi, ils reprennent progressivement contact avec le monde extérieur. Ils apprennent le respect des règles et de leur corps tout en prenant conscience de l’impact de la malbouffe sur la santé : “un esprit sain dans un corps sain” “.