Yacine : “ Les politiques ne savent rien des quartiers ”.

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Yacine : “Les politiques ne savent rien des quartiers”Photo/Jean-Fabrice TIOUCAGNA
Yacine : “Les politiques ne savent rien des quartiers”Photo/Jean-Fabrice TIOUCAGNA

« J’ai grandi ici dans le quartier Val-de-Croze. J’ai 18 ans. Je n’ai jamais voté, ce sera la première fois cette année. Il faut changer de président. Par exemple, pour Jean-Luc Mélenchon pour qui je voterai. Il faut voir ce qu’il a à proposer. Et si c’est un échec, au moins on aura  essayé. Pour moi, c’est le meilleur choix car il comprend un peu tout le monde. Je pense qu’il comprend les jeunes des quartiers. Je m’y retrouve. 

Les politiciens ne savent rien des quartiers, que ce soit à Montpellier, Marseille ou ailleurs. Il faudrait qu’ils sortent de leur bureau et viennent sur le terrain. Je connais des jeunes qui essaient de s’en sortir. Ils ne sont pas recrutés par des entreprises car ils viennent d’un quartier populaire. Cela me fait de la peine de les voir sans rien et traîner dans le quartier.

 

« La solution c’est de changer de président et voir ce que le nouveau est capable de faire ». 

 

J’ai eu également des difficultés. Je me suis fait virer de mon lycée. Là, j’essaye de trouver du travail, sans succès. Je cherche dans le domaine de l’électricité. J’ai un bac professionnel option électricité. Aussi, ce que je reproche aux employeurs, c’est le fait qu’ils demandent une expérience professionnelle que nous n’avons pas. Pourtant, j’ai fait beaucoup de stages. Il faut proposer de l’alternance dans le parcours scolaire, en filière professionnelle, pour pallier le manque d’expérience. 

Nous, on ne croit plus en la politique. On nous a tellement vendu du rêve. Il ne se passe toujours rien. C’est encore pire qu’avant. La solution c’est de changer de président et voir ce que le nouveau est capable de faire. 

Je pense qu’il faut sortir les jeunes des quartiers. Il faut se concentrer sur les prochaines générations. Ici, à Val-de-Croze, ça va. Il n’y a pas de gros problèmes de violence par exemple. C’est tranquille. Nous respectons les gens.  

Je n’ai pas envie de partir d’ici. J’y suis très bien. Ici, c’est une grande famille. Quand il y a une galère, tout le monde est là. On s’entraide. Si je pars d’ici, je vais être perdu. Je ne partirai pour rien ».

Propos recueillis par Jean-Fabrice TIOUCAGNA