“Le sport c’est beaucoup d’énergie mais ça vaut le coup”. Photo Jean-Fabrice TIOUCAGNA.
Zakia BENRABIA, maman sportive de 51 ans, voit le sport dans les quartiers populaires
comme une aubaine. Cette médiatrice sociale vit à cent à l’heure pour ses enfants.
“ J’habite à Aiguelongue, un quartier prioritaire de Montpellier. D’abord, le sport est une échappatoire, surtout pour les jeunes. J’ai toujours été très impliquée, et toujours soutenu mes deux enfants à mille pour cent. Cela me fait plaisir de les voir évoluer.
Ma fille Charlotte pratique le sauvetage côtier. Ce sport n’est pas très connu ni très pratiqué par les personnes issues des quartiers populaires. Le frein à sa pratique est, à première vue, au niveau financier. Le matériel coûte cher, entre 100 et 150 Euros le maillot de compétition. Une bonne planche de sauvetage vaut jusqu’à 1000 Euros. Une combinaison coûte jusqu’à 500 Euros sans compter les frais de déplacement lors des compétitions etc, mais les clubs peuvent aider, prêter du matériel. Le plus dur, à mon avis, c’est l’accompagnement sur le terrain par les parents. Il faut être très présent. Certains ne peuvent pas toujours le faire. D’ailleurs, les jeunes qui pratiquent le sauvetage, ceux que je côtoie habituellement, ne résident pas dans les banlieues. Cependant, nous devrions populariser ce sport car il est très ludique.
Il peut même faire découvrir à des adolescents des quartiers populaires certains métiers comme celui de secouriste sauveteur. Les enfants peuvent aussi se familiariser avec le surf ou le kayak de mer. C’est très intéressant. Actuellement, on recherche des nageurs sauveteurs en bord de mer chaque année. C’est un sport très valorisant parce qu’il y a cette notion de sauver des vies. Cela apprend la persévérance, la pugnacité. Je suis sûre que dans les quartiers populaires, il y a un vivier de sauveteurs et des graines de champions chez les jeunes.
Le sport est capital, surtout pour le mental. Il y a des règles à respecter. Il évite les dérives et canalise les énergies. Il améliore la concentration et ouvre l’esprit. Les jeunes apprennent à s’accepter comme ils sont, il y a un aspect social.