Tour d’Assas : le village vertical en colère

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Des résidents de la Tour d’Assas, essentiellement des femmes accompagnées d’enfants , ont manifesté leur mécontentement lundi 05 décembre. les locataires dénoncent la vétusté de leurs logements.

Les manifestantes se sont donné rendez-vous dès huit heures du matin au pied de la Tour d’Assas, à la PailladeDes femmes pour la plupart mères de familles et militantes. Elles se sont rassemblées pour porter leurs doléances auprès de Philippe Saurelmaire de Montpellier et président d’ACM Habitat, bailleur social. « Nous, ce qu’on veut, c’est sortir d’ici et avoir un avenir pour nos enfants, surtout quand ils arrivent au collège. Il faut qu’on laisse le choix de partir ou de rester », affirme une résidente. Bon nombre d’habitants de la tour souhaite quitter les lieux et s’installer hors de la Paillade. Question de mixité sociale. Et puis bien sûr,  fuir cette vétusté qui ne cesse de se prononcer depuis plusieurs années. Rien qu’à voir les cages d’escaliers. Quasiment aucun entretien. Deux ascenseurs sur trois fonctionnent correctement. Alors, on s’entasse pour parcourir les 22 étages du bâtiment. La situation est critique. Sols mal entretenus, canalisations défectueuses. Karima, qui vit au 22 ème étage avec ses enfants, exècre : « Il y a des gens qui viennent et dorment ici. Le matin, on prend peur en les voyant. Il y a des jeunes qui fument leur drogue et l’odeur arrive jusque chez moi ». Chez Nadia, excédée, ce sont les fissures aux fenêtres qui inquiètent. Et quand il pleut, l’eau s’infiltre à l’intérieur par un trou dans le mur. Dans l’appartement de Mohamed Mahmoudi, membre du collectif Tour d’Assas, la moisissure envahit l’encadrement de ses fenêtres également et la peinture qui s’effrite.

Direction donc, la Mairie de Montpellier. Sur le trajet, le cortège fait plusieurs sit-in le long des lignes de tramway afin de faire entendre leur colère. « Y en a marre. Y en a marre » scandent les femmes. Slogans repris en choeur par les enfants. Leur situation soulève l’indignation et la compassion des badauds. « Les enfants sont soumis à des solvants, à des colles qui se dissipent à longueur de journée dans l’humidité de toutes leurs isolations pourries, raconte un ancien technicien du bâtiment. On doit construire d’autres bâtiments et peu importe la nationalité, la religion, on est tous français ! ».

Arrivées à l’Hôtel de Ville, c’est Robert Cotte, adjoint au maire et vice-président d’ACM Habitat, qui reçoit une délégation de quatre personnes dans son bureau. D’abord, il tente de rassurer les manifestantes. « On s’était vu déjà il y a à peu près deux ans. Les choses ont avancé quand même, dixit l’élu. En un an et demi, douze familles ont été relogées« . Effectivement, ACM Habitat a replacé des résidents du Petit-Bard, de la tour d’Alembert aux Hauts de Massane, ainsi que ceux de l’arche de la Cité Gélyrécemment. « Maintenant que ces trois étapes sont arrivées à leurs termes, on va pouvoir mettre de nouveaux moyens pour reloger petit à petit les habitants de la Tour d’Assas. Ce qu’ils attendent de notre part, c’est un rythme de relogement sur les deux ans qui viennent ».

La tour d’Assas fait partie de la procédure ANRU 2 (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine). Les habitants souhaitent, par ailleurs, savoir si la tour va être réellement démolie. Auquel cas, ils veulent être prioritaires dans l’attribution de nouveaux logements. En attendant, la résidence va faire l’objet de diagnostics. Les locataires doivent prendre encore leur mal en patience… Au moins jusqu’en 2018.

JEAN-FABRICE TIOUCAGNA

  Le mercredi 14 décembre, le collectif tour d’Assas s’est réuni au Centre Social Caf l’Ile aux familles à la Paillade. L’objectif de cette réunion : préparer la rencontre avec les élus et les représentants du bailleur social qui a lieu le jeudi 15 décembre.. »Nous voulons leur expliquer que la situation est urgente  » indique Ouria membre du Collectif. « Nous leur reposerons la question des déménagement. des familles veulent partir de la tour. » poursuit-elle.

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